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Un poisson ne peut pas voir l'eau

Un poisson ne peut pas voir l'eau (2023)

Ils disent qu'un poisson ne peut pas voir l'eau, tout comme nous ne voyons pas l'oxygène qui nous relie à la vie. Mais alors, que voyons-nous quand nous nous regardons sur une photo ? Que dit cette photo de moi ? Quelles émotions se présentent et qu'est-ce qui ne peut pas être raconté ? Quelle est sa limite ? Où se trouvent le monde symbolique, la cartographie des pensées et la spiritualité ?

Cette réflexion m'a amené à plonger à l'intérieur de moi-même pour faire émerger l'exquise sensation d'avoir vécu et créé. Comment raconter cela ? Comment pourrais-je honorer l'existence. Ma propre

Je me demande si un portrait peut aller au-delà de ce que son aura révèle. Le temps et la vie m'ont séparé de celle qui a été enregistrée. C'est moi et maintenant je suis différente. La représentation reste figée dans le passé, mais lorsque je la regarde, je mets à jour ma relation avec moi-même. Le regard recycle dans un entre-temps, en transit vers l'autre, vers l'inconnu. La transition est pleine d'émotions. La mémoire et la vie passée n'ont pas d'ancrage, elles restent dans un enregistrement virtuel. Quand on se souvient, on sombre dans l'immatériel. Il n'y a pas d'ordre là-bas, les connexions sont émotionnelles et aléatoires. Je décide avec douceur et je rentre de nouveau dans la photo, je rentre dans mon propre portrait avec tout ce que j'ai vécu depuis. Je n'y vis plus, pourtant je remplis cet espace d'intimité, de psychomagie, de beauté, d'obscurité, de contemporanéité, d'histoires, de besoins, de moi.
Le passé ne se transforme pas, ce qui change, c'est ma chorégraphie avec le verbe exister.
Je déconstruis mon idée de portrait : je me représente avec ma vie sur les épaules. Dans cet acte se manifeste le monde symbolique et l'essai fictif de décrypter le moi. Le portrait se complète, se transforme, se réinterprète, tout en me permettant de lire ma propre existence et de m'ouvrir à l'idée que la vie est faite d'images qui évoluent également au fur et à mesure que je les regarde et leur trouve un nouveau contexte, une nouvelle participation, une nouvelle histoire. Et pourtant, ce sont toujours les mêmes. On dit qu'une seule image se présente et se représente dans la vie d'une œuvre personnelle, le portrait se soutient avec toutes ces photographies qui me constituent et je sais que j'existe, que j'ai rassemblé celle qui était avec celle que je suis : le poisson qui imagine voir l'eau et en attendant, nage.


Un pez no puede ver el agua (2023)

Dicen que un pez no puede ver el agua, como nosotros tampoco vemos el oxígeno que nos conecta a la vida. Pero entonces, qué vemos cuando nos miramos en una foto? Qué dice esa foto de mi? Cuáles son las emociones que se presentan y qué es lo que no puede contar? Cuál es su límite? Dónde quedan el mundo simbólico, la cartografía de pensamientos y la espiritualidad?
Esta reflexión me llevo a bucear en mi interior para sacar a flote la exquisitez de haber vivido y creado. Cómo contar eso? Cómo podría honrar la existencia. Mi propia existencia.
Me pregunto si un retrato puede ir mas allá de lo que su aura evidencia. El tiempo y la vida me han separado de la que quedó registrada. Esa soy yo y ahora soy otra. La representación queda fijada en el pasado, pero cuando la miro, actualizo la relación conmigo. La mirada recicla en un mientras tanto, en transito hacia lo otro, lo desconocido. La transición está llena de emociones. La memoria y la vida pasada no tienen asidero, quedan en un registro virtual. Cuando se recuerda, se naufraga en lo inmaterial. Allí no hay orden, las conexiones son emocionales y aleatorias.
Decido con gentileza y me interno de nuevo en la foto, entro en mi propio retrato con todo lo experimentado después.
Ya no vivo allí, sin embargo lleno ese espacio de intimidad, de psicomagia, de belleza, de oscuridad, de contemporaneidad, de historias, de necesidades, de mi.
No se transforma el pasado, lo que cambia es mi coreografía con el verbo existir.
Deconstruyo mi idea de retrato: me autorretrato con mi vida a cuestas. En ese acto se manifiesta el mundo simbólico y el ensayo ficticio de descifrar el yo. El retrato se va completando, transformando, reinterpretando, mientras me permite hacer una lectura de mi propia existencia y abrirme a la idea de que la vida esta hecha de imágenes que también van mutando a medida que las miro y les encuentro un nuevo contexto, una nueva participación, una nueva historia. Y sin embargo, son siempre las mismas.
Dicen que es una sola imagen la que se presenta y representa en la vida de una obra personal, el retrato se sos- tiene con todas esas fotografías que me constituyen y sé que existo, que reuní la que era con la soy:
el pez que imagina ver el agua y mientras tanto, nada.

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